jeudi 24 janvier 2013

Plus de 200 personnes fêtent le nouvel an berbère




Quelques jours après le 12 janvier, date du nouvel an berbère, Ouramdane Khacer, président de l'espace culturel berbère (association Afus Deg Wfus) à Roubaix, a fêté l’évènement.
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C'est dans la salle Lejeune que se sont réunies 250 personnes autour d'une conférence, animée par le président lui-même, et suivie par un dîner.
Le président a rappelé l'importance du mouvement laïc dans l'association. « Le principal est de favoriser l'échange et l'esprit de fête », a-t-il souligné. Ils sont venus pour certains de Belgique afin de profiter de cette belle soirée.
La conférence avait pour but d'expliquer l'histoire des Amazighs (berbères), terme qui signifie « homme libre », et retracer l'écriture qu'ils utilisent : le tifinagh. Une fête qui a duré une bonne partie de la nuit, pour le plus grand plaisir des parents et des enfants présents.

 E. D. (correspondante locale Nord éclair)
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mercredi 16 janvier 2013

Imazighen de Libye : la marche vers la souveraineté !




Imazighen de Libye ne sauront accepter une autre Constitution que celle de l’égalité, de la justice et des droits. Ils appellent à la sagesse et à la rationalité pour éviter des malentendus qui peuvent   coûter cher à la Libye.
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Il y a un peu plus d’un an, en septembre 2011, une démonstration exemplaire fut organisée à Tripoli. Avec un congrès ayant rassemblé plus de 4000 personnes, suivi le lendemain d’un rassemblement de 300 000 personnes à la Place des Martyrs qui s’est vue inondée des couleurs des drapeaux amazighs comme jamais vu ailleurs. Imazighen de Libye avaient alors réussi un exploit. Avec la célébration du nouvel an amazigh, Yennayer 2963 (2013), qu’ils ont par ailleurs proclamé le 31 décembre 2012 jour férié à travers l’ensemble des régions amazighophones, Imazighen de Libye ont pris rendez-vous avec l’Histoire.
C’est en effet, en ce 12 janvier qu’a eu lieu le Forum des droits constitutionnels des Imazighen de Libye. Ledit Forum qui s’est tenu à l’hôtel Rixos au siège du Congrès général national libyen (Parlement), est organisé par les Conseils locaux des régions amazighphones. De nombreux invités sont venus de par le monde. Étaient présents le président du Congrès général, d’autres membres du Congrès ainsi que des membres du gouvernement libyen. Des représentants des différents partis politiques libyens et nombre de délégations étrangères notamment des ambassadeurs et des représentants de l’Union européenne ainsi qu’une délégation des Nations Unies étaient de la partie. Il y avait aussi des Imazighen venus de différentes régions de Tamazgha.
La tribune réservé aux interventions lors du forum est encadrée par deux drapeaux ; un libyen et un amazigh. Sur les côtés aussi étaient déployés des drapeaux amazighs et libyens. C’est dans ce décor que l’ensemble des intervenants ont pris la parole après avoir écouté l’hymne national libyen en arabe et en tamazight. Parmi eux, le président du Congrès général national libyen, Mohamed Maqrif, qui s’est déclaré favorable à l’officialisation et la reconnaissance de Tamazight dans la Constitution libyenne ; position qu’il a eu déjà à exprimer en novembre 2012 à Jadu à l’occasion du Festival Tafsut. Des membres du gouvernement, des représentants de nombre de partis politiques libyens se sont succédé à la tribune pour s’exprimer au sujet des droits constitutionnels des Imazighen de Libye.
A la clôture de ce Forum, une déclaration fut lue par Tarik Attouchi, Président du Conseil local d’At-Willul (Zouara), au nom de l’ensemble des présidents des Conseils locaux des régions amazighophones ainsi que les membres du Congrès général représentants les régions amazighophones. Il a été annoncé la mise en place du Haut Conseil des Imazighen de Libye (HCIL) qui sera désormais le cadre qui va rassembler l’ensemble des Imazighen et qui sera la direction unifiée de leur action pour la réalisation de leurs droits.
Le Haut conseil des Imazighen de Libye est une organisation qui a pour mission de prendre en charge les affaires politiques des Imazighen de Libye. Dans leur déclaration, les Conseils locaux des régions amazighophones et les représentants de ces régions au Congrès général national libyen, ils ont ont annoncé un certain nombre de recommandations en direction des rédacteurs de la future Constitution de la Libye. Ainsi, ils souhaitent que le préambule de la Constitution soit rédigé dans l’esprit de la révolution libyenne, qui a pour objectif de passer d’un État d’exclusion et de marginalisation à un État d’égalité entre les citoyens dans tous leurs droits et leurs devoirs. Pour eux, l’État doit être un véritable État de droit qui fera régner la démocratie et les droits de l’Homme. Ils aspirent à un État de liberté, de dignité et de justice sociale.
Ils recommandent que soit stipulé dans le corps du texte constitutionnel que l’identité libyenne est l’identité de l’État libyen, avec sa profondeur amazighe enracinée et tous ses affluents civilisationnels et culturels successifs. Aussi, le texte constitutionnel doit contenir l’engagement pour la visibilité de cette identité dans tous les slogans de l’État et ses symboles de souveraineté comme le drapeau, l’hymne national, la monnaie, les documents d’identité, les timbres postaux, les manuels scolaires, l’information,…
De même, la Constitution libyenne, pour Imazighen, doit stipuler que "la langue amazighe est une langue officielle de la Libye et qu’elle est égale avec les autres langues officielles dans sa valeur auprès de tous les Libyens". Laquelle Constitution doit également stipuler la nécessité de la mise en place d’une loi organique qui déterminera les conditions de l’intégration de la langue amazighe dans les domaines de la vie publique de l’État libyen afin de garantir sa protection juridique et pour concrétiser son officialisation. Enfin, pour eux la Constitution libyenne doit absolument réhabiliter la doctrine ibadite en instituant le droit de sa pratique légale.

Les Conseils locaux des régions amazighes, organisateurs du Forum des droits des Imazighen de Libye, ont tenu à s’exprimer ouvertement et sans tergiversation. Ils n’attendent aucune faveur particulière des institutions de l’État dans la mesure où leurs demandes sont un droit naturel et inaliénable. Ils ont tenu à préciser publiquement devant toute l’assistance et à l’adresse notamment des autorités légitimes de la Libye, prenant l’opinion et certaines institutions internationales pour témoins, que la Constitution que les Berbères respecteront et reconnaîtront sera celle qui les reconnaîtra et qui mettra tous les Libyens sur le même pied d’égalité. Cette Constitution-là, Imazighen s’engagent à la protéger et à la défendre corps et âme. En revanche, ils avertissent et déclarent qu’une Constitution qui ignorera leurs recommandations et qui ignorera Imazighen et leurs droits ne sera pas reconnue par ces derniers et n’aura aucune légitimité sur eux. Ils rajoutent qu’aucune institution souveraine basée sur une telle Constitution ne les représentera et ils ne se soumettront à aucune autorité qui s’appuiera sur une Constitution exclusive de l’amazighité.

Autant dire qu’Imazighen de Libye n’ont plus de temps à perdre et ne sont pas prêts à attendre davantage pour qu’ils exercent leurs droits légitimes sur leur propre Terre. Ils ne sont pas prêts, et ils l’ont dit dans leur déclaration, à s’épuiser et sacrifier leurs vies et l’avenir de leurs enfants pour répéter et détailler éternellement leurs droits naturels et inaliénables.
Tout laisse à penser qu’il s’agit là de l’ultime avertissement lancé par Imazighen de Libye aux tenants du pouvoir et de la décision politique. Déjà qu’ils ont pris nombre d’initiatives de manière unilatérale en faveur notamment de la langue amazighe, mais si les nouvelles autorités libyennes s’engagent dans la voie des autorités de transition conduites par Moustapha Abdouldjalil, un ancien collaborateur de Kadhafi, le conflit sera ouvert et Imazighen ne semblent pas être prêts à négocier quoi que ce soit concernant leurs droits.
Décidément, Imazighen de Libye ne cessent de nous étonner agréablement et de nous donner des exemples à suivre en matière de lutte pacifique pour la libération nationale.

Masin Ferkal.


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mardi 8 janvier 2013

Officialisation de la langue amazighe par M. KHACER Med Ouramdane Atsamrouch (2e partie)


Entretien réalisé par Syfax N’Ath Wuzguen



L’Académie berbère avait été durant une dizaine d’années le foyer de toute une génération de militants amazighs mobilisés pour la défense et la réhabilitation de la langue et de l’identité amazighes dans les pays de l’Amazighie.
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Plusieurs militants de la cause berbère ne sont plus de ce monde. La relève est-elle vraiment assurée ?

L’Académie berbère avait été durant une dizaine d’années le foyer de toute une génération de militants amazighs mobilisés pour la défense et la réhabilitation de la langue et de l’identité amazighes dans les pays de l’Amazighie. Le premier travail de vulgarisation de l’histoire, de sensibilisation et de conscientisation des populations par la diffusion de l’alphabet Tifinnegh a été principalement l’œuvre de cette Académie « Agraw Imazighen » de Paris, de l’Académie Berbère de Roubaix fondée par moi-même en 1971 ainsi que de l’Union du Peuple Amazigh (UPA) fondée en 1974 par le grand militant, regretté et ami Amar Neggadi.
Aujourd’hui, nous pouvons dire que cette Académie avec les autres organisations ont rempli leur mission avec succès. C’était le pot de terre contre le pot de fer. Face aux menaces et aux pressions incessantes, les premiers militants ont accompli avec courage et dignité la tâche de sensibilisation et de réhabilitation de l’identité, de la langue amazighes et de l’alphabet Tifinagh. Ce travail militant a engendré le printemps berbère de 1980 qui demeure l’un des événements majeurs de l’Algérie indépendante.
Grâce à ce travail désintéressé de sensibilisation et de conscientisation, les Amazighs se sont forgés aujourd’hui une mémoire et une identité commune qui s’étend de l’Egypte aux Iles Canaries, du nord de l’Algérie au sud du Niger.
L’espoir est permis. Création du HCA en 1994 en Algérie et de l’IRCAM en 2002 au Maroc. Suite aux grandes manifestations de Rabat, Marrakech et Agadir le 20 février dernier, le jeune roi Mohamed VI vient de déclarer le changement de la Constitution avec la prise en charge officielle de l’amazighité.
La relève est assurée. Dans tous les pays d’Amazighie, des étudiants, des jeunes et moins jeunes continuent le combat sous des formes variées avec de nouvelles stratégies. Des mouvements naissent un peu partout. De multitudes d’associations se sont créées à l’intérieur du pays, en Europe, en Amérique, et un peu partout dans le monde. Toutes les instances internationales sont investies par de nombreux militants amazighs organisés en ONG et internationalisent le combat identitaire.
Je laisse la parole au guide et au sage Mouloud MAMMERI :
« Quels que soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple, et à travers lui les autres, ira. L’ignorance, les préjugés, l’inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l’on distinguera la vérité de ses faux-semblants. Tout le reste est littérature ».
Je profite de cette occasion pour avoir une pensée et rendre hommage à tous les compagnons du combat identitaire, je nomme Med Saïd Hanouz, Amar Naroun, Mouloud Mammeri, Ali Sayad, Slimane Azem, Haroun Mohamed, Smaïl Medjber, Amar Neggadi, Hend et Ramdane Sadi, Ben Mohamed, Abdelmadjid Bali, Hessas Abdelkader, Med Ouyahia, Hassan Hirèche, Bessaoud Med Arab, Mouloud Kaneb, Med Saïd Hamiche, Mustapha Aouchiche, Mustapha Bounab, Berkouk ahmed, Salem Ould Slimane, Djekouane Belkacem, Bairi Hend, Chebli Mohamed, Mohand Oussaïd, Makhlouf Rachid, Ali Fatah, Smahi Djilali ainsi qu’à tous les artisans de l’amazighitude.

Contrairement au Maroc, en Algérie, le combat identitaire est presque mis en veilleuse ces dernières années. Quelles sont les raisons de cette situation à votre avis ?

Le Mouvement amazigh est l’expression d’une revendication identitaire, culturelle et linguistique, qui, au nom de la démocratie, revendique une prise en charge du patrimoine commun et présente une vision globale d’une Algérie moderne, libre, démocratique, tolérante, ouverte sur le monde. De ce fait, l’ensemble des revendications s’inscrit dans le combat pour la Démocratie et le respect des droits de l’homme. La revendication culturelle amazighe demeure indissociable du combat pour cette Algérie libre démocratique.
Au Maroc le mouvement culturel amazigh est porté par de nombreux intellectuels qui réclament tous l’officialité de la langue amazighe. Il existe au Maroc une stratégie de négociation et toutes les régions du Maroc sont représentées dans le mouvement culturel amazigh. Les amazighophones au Maroc représentent près de 70% de la population.
Bien que les amazighophones représentent de 40 à 50% de la population, portée par une seule région, la revendication culturelle en Algérie depuis l’indépendance se solde à chaque période par des confrontations avec le pouvoir. Ces confrontations ont endeuillé plusieurs familles par le sacrifice de plusieurs Martyrs. Aujourd’hui, l’Algérie reconnait l’amazigh comme langue nationale dans la constitution en faisant payer un lourd tribut à son peuple et à sa jeunesse.
N’oublions pas que les grandes manifestations initiées par le mouvement des citoyens ont laissé plusieurs familles en deuil avec un terrible bilan de 132 Martyrs et plus de 5000 blessés. Combien de Martyrs faudrait-il encore de sacrifices pour faire aboutir les revendications légitimes de tout un peuple ?
S’il est certain que le statut de langue nationale confère à une langue un certain renom, c’est le statut de langue officielle qui lui donne des droits véritables. Son utilisation dans l’administration, à l’école, dans les médias… Il est urgent de satisfaire la reconnaissance officielle de l’amazigh et de lui attribuer des moyens juridiques et institutionnels indispensables à son réel développement.

Pensez-vous que la langue Tamazight sera officiellement reconnue en Libye après la chute du régime de Kadhafi ?


Bien entendu, de nombreux militants Libyens sont passés par l’Académie Berbère. 
Les Libyens mènent depuis longtemps un combat pacifique pour la réappropriation de l’identité amazighe et la co officialité de la langue qui en découle. Cette co officialité de la langue amazighe est un droit historique inaliénable. Dans une Libye libre est démocratique que j’appelle de mes voeux, la question ne doit même pas se poser.
Permettez pour conclure de citer notre guide, ce visionnaire en lui rendant un énième hommage. Je veux évoquer Dda LMULOUD / Les événements d’aujourd’hui lui donnent raison.
« Quand trop de sécheresse brûle les cœurs,
Quand la faim tord trop d’entrailles
Quand on rentre trop de larmes,
Quand on bâillonne trop de rêves,
C’est comme quand on ajoute bois sur bois sur le bucher
A la fin, il suffit du bout de bois d’un esclave
Pour faire dans le ciel de dieu et dans le cœur des hommes
Le plus énorme incendie »
Ceux, qui comme moi militent depuis fort longtemps pour que soit reconnue la langue amazighe comme langue officielle à côté de la langue arabe, connaissent l’œuvre gigantesque de Dda LMULUD.
Il a été et demeurera notre guide. Il a donné à la littérature algérienne ses lettres de noblesse. Sa grammaire berbère éditée en 1976 restera le fondement essentiel de notre langue. Sa sortie a permis son développement et a encouragé de nombreux jeunes à des créations d’œuvres littéraires ouvrant la langue et la culture berbères à l’universalité. Dda LMULUD demeurera le symbole de l’éternité amazighe et celui de l’Homme Libre.
Son nom restera à jamais ancré dans la mémoire de son peuple et traversera les générations futures. Demain, je suis sûr que l’on dira la langue de Dda LMULUD pour la langue amazighe, comme on dit la langue de Molière pour le français, de Shakespeare pour l’anglais et de Goethe pour l’allemand.
En conclusion, nous pouvons dire que les Amazighs dans leur combat identitaire sont décidés à réhabiliter et à se réapproprier leur identité historique amazighe sur toute l’aire d’Amazighie, la terre de leurs ancêtres. Cette revendication pacifique s’inscrit dans une légitimité historique et un droit naturel inaliénable. Celle-ci passe par l’officialité de leur langue et la reconnaissance de leurs droits conformément à la déclaration des droits de l’Homme. Cette révolution pacifique est aussi leur façon de dire aux dirigeants de leurs pays qu’ils ne se laisseront plus marginaliser, qu’aucune conception de l’avenir ne peut se faire sans eux et sans la connaissance et la fierté de l’histoire et de la civilisation amazighes. Ils les invitent à abandonner l’idéologie arabo islamo baâthiste obscurantiste et meurtrière qui entrave la construction de l’Union Amazighienne démocratique qu’ils appellent de leurs voeux. Ils exigent de ces gouvernants des Etats démocratiques respectueux des droits de l’homme. C’est ainsi qu’ils pourront s’inscrire dans la course universelle de l’intelligence humaine. C’est une exigence, une chance et une échéance pour l’avenir des pays de l’Amazighie*- Afrique du Nord.

DEFINITION PAR MED OURAMDANE KHACER
Amazighie* = Maghreb, Afrique du Nord (Territoire avec les Iles Canaries)
Amazighien*= Maghrébin, Nord Africain (Amazighophone, Arabophone, Canarien)
Amazighitude* = Amazighité
Tifinnegh* = Tifinagh (Signifie notre trouvaille)

YENNAYER…VIENT DE RENAÎTRE…EN LIBYE !

Malgré la guerre et l’instabilité qu’a vécu la Libye durant ces deux dernières années ; la reconnaissance du nouvel an berbère a été réalisé dans ce pays. Ainsi, l’Algérie est devancée par la Libye. Les algériens commencent à poser la question suivante : Mais comment ont-ils fait ?!

 En outre, je conçois que vous ne seraient pas de cet avis : les Amazighs libyens ont de l’avance sur les nôtres ?! En effet, étant donné cette déclaration, nous devons admettre que c’est le cas !

Nous allons tous spéculer sur le fait que les libyens ont profité de la situation de crise afin de revendiquer et remettre sur les rails la « cause Amazighs ». Parlons désormais de notre région qu’est la Kabylie : nos responsables locaux n’ont jamais osé exiger cette journée. Une remarquable faiblesse est constatée dans cette région où perdure l’injustice toujours clamée par le peuple. Par ailleurs, la « cause Amazighs » n’a nullement été étouffée à l’époque de MATOUB Lounès, et souvenons-nous du « printemps noir » où plus de 128 jeunes ont lâchement été assassinés !

Permettez-moi de soulever cette interrogation: Nos jeunes d’aujourd’hui sont-ils tellement occupés par facebook et tout ce qui se perpétue à l’étranger, au point où la plupart d’entre eux n’ont ni de temps ni d’intérêt pour tout ce qui touche à la cause et à la culture Amazigh ?! Le système de vie, la mondialisation, la sale politique Algérienne ont-ils réussit à nous faire oublier nos origines ?!

Je suppose que nous sommes également capables de faire avancer les choses, mais pacifiquement ; ici je n’évoque ni les marches ni les rassemblements. Ce processus s’amorcera grâce à : « TAMUSNI » (le savoir) comme disait le tristement célèbre Boudiaf.

Enfin, je tenais à remercier et à encourager de tout cœur nos frères libyens pour cette réussite qui restera gravée dans l’histoire à jamais.



Un article de : Hafid NAIT SLIMANE

dimanche 6 janvier 2013

Le départ du calendrier amazigh remonte à la victoire de Chachnaq I sur le pharaon Psoussenes II



Sur le plan historique, Yennayer remonte à la victoire de Chachnaq I, fils de Namart, sur le pharaon Psoussenes II en l’an 950 avant le Christ, qui lui permit de conquérir l’Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec Bubastis pour capitale.

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Les Amazighs (Berbères) qui célèbrent Yennayer, fête du passage au nouvel an dans la liesse et la communion, ont, à l’instar d’autres civilisations dans le monde, leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de végétation qui déterminent les moments des travaux agricoles, ainsi que sur les positionnements des astres, comme la Lune et le Soleil.

Sur le plan historique, Yennayer remonte à la victoire de Chachnaq I, fils de Namart, sur le pharaon Psoussenes II en l’an 950 avant le Christ, qui lui permit de conquérir l’Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec Bubastis pour capitale.
Les portes du nouvel an amazigh (berbère) “Tibbura u seggas” ou “Amenzu n’Yennayer” s’ouvre le 12 janvier de chaque année. Ce jour inaugure l’an 2963 du calendrier amazigh dont le départ remonte à 950 avant le Christ.

Sur le plan historique, vers 1189 avant le Christ, un des rois des Amazighs installés dans le delta du Nil en Egypte, établit sa domination sur Hiérakléopolis en Moyenne Egypte. Son septième descendant, Chachnaq 1er (Sheshonq 1er), conquit le Delta, partagea la terre entre les Amazighs et fonda la 22e dynastie Amazigho-Egyptienne en 950 avant le Christ et devient pharaon. D’où le départ du calendrier Amazigh (berbère). Le départ du calendrier amazigh remonte à la victoire de Chachnaq I, fils de Namart, sur le pharaon Psoussenes II en l’an 950 avant le Christ, qui lui permit de conquérir l’Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec Bubastis pour capitale.
Que les portes du bien s’ouvrent et que les portes du mal se ferment.
Asseggas Ameggaz ! Bonne année !

AD FGHEN IVERKANEN AD KECHMEN IMELLALEN !

Med Ouramdane KHACER –ATSAMROUCH Président d’Afus Deg Wfus, ancien membre de l’académie berbère.
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vendredi 4 janvier 2013

Officialisation de la langue amazighe par M. KHACER Med Ouramdane Atsamrouch



M. KHACER Med Ouramdane est l’un des anciens militants de la cause Amazigh les plus actifs en France avec un parcours qu’il a entamé depuis le début des années soixante.


Ancien Membre de l’Académie berbère, il a consacré toute sa vie au militantisme. Khacer, a été forcé à l’exil en 1969, après avoir fait passer une chanson de Slimane Azem à la chaine II où il travaillait.


Il était parmi les premiers Algériens à qui on accordait l’exil politique à l’époque. Khacer créera l’une des premières associations berbères en 1985 à Roubaix. Ces dernières années, il anime plusieurs conférences dans des universités françaises sur l’Amazighité et la démocratie. Dans cet entretient, il revient sur plusieurs facettes de la culture amazighes.
Interview réalisée par Syfax Wuzguen

Vous êtes de ceux qui pensent qu’il ne fallait pas politiser la question amazighe. Pourquoi ?
 
Comment peut-on politiser la question amazighe alors que l’identité historique qui en découle appartient a tous les Algériens, je dirais même à tous les Amazighiens* Maghrébins-Nord Africains ?
Pour comprendre cela, je vais développer un peu ma réflexion qui appelle cette réponse.
Tout au cours de l’histoire, les Amazighs ont reçu différents apports qui ont nourri leur personnalité et leur culture. Ces apports ne peuvent pas constituer des identités. Les Amazighs avant d’être confrontés aux Phéniciens, aux Romains, aux Byzantins, aux Vandales, aux Arabes, aux Turcs et aux Européens, avant de parler et d’écrire en punique, latin, grecque, arabe, français, espagnol, italien, avant d’adopter les trois religions monothéistes, étaient des Amazighs, parlaient en amazigh et écrivaient en Tifinnegh tout naturellement.
C’est cette amazighitude* qui tire ses racines du substrat amazigh qui a forgé les différentes identités nationales des pays de l’Amazighie*, elle en constitue la sève et le socle. Elle est notre identité.
C’est cette conception de l’identité historique enracinée dans cette partie de l’Afrique qui doit être consacrée. C’est elle qui nous rassemble et nous unit. Elle ne peut pas être une dimension parmi tant d’autres. (Arabité, islamité, francité, hispanité, latinité, chrétienté…), elle est l’identité.
Nous pouvons donc considérer que les Amazighophones, les Arabophones et les Canariens de l’Amazighie*- Maghreb - Afrique du Nord se fondent dans la même identité historique amazighe. Ce sont tous des Amazighs. Quant à la langue amazighe, elle constitue le patrimoine commun. Elle a été la première langue naturelle de tous les Algériens et par extension de tous les Amazighiens-Maghrébins-Nord Africains pendant une grande période de l’histoire de ce pays et de cette grande région d’Afrique. Elle est aujourd’hui la langue maternelle de près de 40 millions de personnes.
Par conséquent, la co officialité de l’amazigh demeure un droit historique inaliénable. C’est une exigence, une chance et une échéance pour l’avenir des pays de l’Amazighie. La solution de la question amazighe dans les pays de l’Amazighie* n’interviendra qu’à partir du moment où nous commencerons à nous réapproprier notre Identité Historique Amazighe. La co officialité de la langue amazighe interviendra aussi avec l’avènement d’une véritable démocratie.

Ferhat Mhenni préconise l’autonomie de la Kabylie pour la préservation et la promotion de la culture amazighe. Que pensez-vous de cette proposition ?

 
Le désir d’autonomie par certains militants découle du déni identitaire. Les partisans de l’Algérie libre et démocratique exigent la reconnaissance identitaire amazighe depuis le début de l’Etoile Nord Africaine. La revendication de l’autonomie est une suite logique à toutes les revendications d’officialisation de la langue amazighe qui remontent à l’indépendance de notre pays et qui demeurent lettres mortes. L’ostracisme du pouvoir face aux revendications légitimes d’une partie du peuple peut conduire certains militants à rechercher d’autres voies de salut.

Quant à moi je préfère le terme de régionalisation qui ne peut trouver son aboutissement que dans une Algérie libre et démocratique. En ce qui me concerne, depuis ma première révolte dans le collège Verdi de Taourirt-Mimoun (At-Yanni) et de mon engagement au sein de l’académie berbère en 1969, je continue à me battre par le biais de l’association Afus Deg Wfus et aux travers de mes conférences pour la co officialité de la langue amazighe, la généralisation de l’écriture Tifinnegh et l’avènement d’une Union Amazighienne-Maghrébine-Nord Africaine qui intègre les Iles Canaries. (Le gouvernement autonome canarien a accueilli, participé à l’organisation et au financement du 1er Congrès Mondial Amazigh à Tafira dans la Grande Canaria) en 1997.
Après tant d’années de sacrifices, avant qu’il ne soit trop tard, il est grand temps pour les gouvernements des pays d’Amazighie de répondre favorablement aux revendications légitimes des populations par l’officialisation de la langue amazighe.

Une polémique est née concernant les caractères à adopter pour l’écriture de la langue Tamazight. Vous êtes pour les caractères arabes, latins ou Tifinagh ?

 
Je dirai comme Mouloud MAMMERI, grand visionnaire que l’adoption des caractères Tifinnegh résulte du simple bon sens. L’amazigh doit s’écrire avec son propre système d’écriture, c’est-à-dire en Tifinnegh. Pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous avons chez nous ?

Dda lmouloud écrivait dans la préface du livre de Hamouna « grammaire berbère » (Octobre 1987). « Nous avons utilisé les caractères latins pour des raisons pratiques mais demain le berbère doit s’écrire en berbère, c’est-à-dire, en Tifinagh aménagé, c’est le simple bon sens ».
Fidèle à cette grande figure de l’Amazighitude et défenseurs du Tifinnegh, les membres de l’association Afus Deg Wfus ont fait un pas dans ce sens en réalisant en 1993 le premier standard des polices de caractères en TIFINAGH issu de l’aménagement de l’Académie Berbère avec l’adaptation par notre association de deux lettres et l’introduction du W en 1989. Il y’a deux ans, en passant par la librairie de l’aéroport d’Alger, j’ai trouvé le Coran traduit en amazigh écrit en Tifinnegh (Standard Afus Deg Wfus) d’où ma fierté. J’ai d’ailleurs offert cet ouvrage à l’IRCAM lors de l’Université d’Eté d’Agadir qui s’est tenue en juillet 2010 et où j’étais invité d’honneur. Cette traduction a été faite par Remdhan Ath Mensour, un génie de la littérature amazighe. Aujourd’hui c’est ce standard avec quelques modifications réalisées par l’IRCAM qui est utilisé officiellement dans les écoles pour l’enseignement de la langue amazighe au Maroc.
A cet effet, je me félicite et me réjouis du choix judicieux de l’alphabet Tifinnegh qui a été fait par le Maroc pour l’enseignement de la langue amazighe.
Une pensée à Mas Mahdjoubi Ahardan ce grand militant de l’amazighitude qui a eu l’intelligence de conseiller aux premiers membres de l’Académie Berbère l’utilisation de l’alphabet Tifinnegh et qui a publié en 1995 dans l’hebdomadaire Marocain Tidmi mon premier plaidoyer pour la généralisation de l’alphabet Tifinnegh où je réclamais déjà l’officialisation de la langue amazighe, la généralisation de son écriture Tifinnegh et leur introduction dans l’administration, le passeport, la carte d’identité ainsi que dans la monnaie.
De nos jours, la majorité des Amazighs adhèrent naturellement à ces caractères Tifinagh. Tout autre choix graphique les amputerait d’une partie importante de leur identité, c’est-à-dire d’eux-mêmes.
La langue amazighe ne peut s’inscrire dans la modernité qu’avec son propre système d’écriture et il appartient à tous ses enfants de lui ouvrir la fenêtre sur le monde de la connaissance et de la découverte. Les nations d’Amazighie doivent s’enorgueillir de posséder un des plus vieux systèmes d’écritures du Monde. Le passeport, la carte d’identité, la monnaie et tout autres documents administratifs de ces pays doivent être écrits d’abord en Tifinagh, il y va de leur liberté, de leur existence culturelle et de leur indépendance politique.
C’est avec une grande fierté que j’adresse mes chaleureuses félicitations à tous les membres de l’IRCAM qui font un travail remarquable par une production scientifique, didactique et pédagogique et qui ont permis au Tifinnegh, deuxième alphabet avec l’amharique en Afrique d’intégrer l’Unicode.
J’adresse mes ferventes salutations, fraternelles et militantes aux deux recteurs Mas Mohamed CHAFIQ et à Mas Ahmed BOUKOUS. Ils ont fait le choix du cœur et celui du bon sens en optant pour l’alphabet Tifinagh que nous ont légué nos ancêtres.

Syfax N’Ath Wezguen

mercredi 2 janvier 2013

L'association afus deg wfus célèbre Yennayer 2963

L'association afus deg wfus à l'immense joie de vous accueillir le 19 janvier de 18H à minuit à la salle Richard Lejeune de Roubaix pour célébrer la nouvelle année berbère 2963.

Le coupon de réservation est disponible ici


Vous pouvez télécharger ici le bulletin de réservation
Ci-dessous le plan de la salle Richard Lejeune: