jeudi 6 juin 2013

Maroc : une première, un ministre s'exprime en tamazight au Parlement


Un ministre s'est exprimé en amazigh lors d'un échange officiel au Parlement, une première au Maroc où la nouvelle Constitution consacre le berbère comme une "langue officielle" au côté de l'arabe, se sont félicités mardi des militants berbères.

Lors de la séance hebdomadaire à la Chambre des représentants, lundi, le ministre de la Santé, Hossein El Ouardi, a été interrogé en amazigh par un député socialiste (opposition) sur "les structures sanitaires déficientes" à Al-Hoceima, une région berbérophone du nord du royaume.

Le président de séance a alors demandé au ministre s'il comptait répondre en arabe ou en amazigh.

"Je visiterai Al-Hoceima bientôt et je vous appellerai pour aller voir ce qui se passe et régler le problème", a rétorqué M. Ouardi en tarifit, la langue berbère parlée dans cette région du Rif, dont le ministre est lui-même originaire.

L'initiative a été applaudie par des parlementaires, puis le président de séance a traduit la phrase pour les non berbérophones, peut-on voir sur la vidéo de la séance, qui a en outre été publiée par des médias électroniques marocains mardi.

"c'est une première dans l'histoire du Parlement" marocain, se sont pour leur part félicités auprès de l'AFP plusieurs militants de la cause berbère.

La nouvelle Constitution adoptée à l'été 2011, dans le contexte du Printemps arabe, consacre l'amazigh comme "une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun de tous les Marocains sans exception" (article V).

Cette démarche doit encore faire l'objet d'une loi organique, mais le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a promis d'en faire une priorité.

En avril 2012, l'intervention d'une parlementaire du sud de Maroc en tachelhit avait toutefois suscité une polémique sur l'utilisation de cette langue dans les institutions de l'Etat.

AFP

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